– Jean, décrivez-nous l'allure de cette 54e édition...
« On a souvent déploré l'absence d'un plateau ambitieux. Cette fois, il est étoffé ! Bien sûr, Valverde ou Evans ne sont pas au départ. Le dernier maillot rose des Quatre jours a dû renoncer à cause d'une blessure. Mais c'est l'un des plateaux les plus intéressants de ces dernières années. Nous retrouvons Sylvain Chavanel (lauréat en 2002 et 2004), qui a débuté sa saison sous les meilleurs auspices (1). Comme tous les ans, Bouygues-Telecom (Voeckler, Fedrigo, Pineau) présente un groupe qui sera à peu près celui du Tour. Et on verra aussi des sprinteurs (Hushovd, Zabel, Steegmans, Rojas) qui joueront un rôle dans la Grande Boucle. »

– Et le parcours ?
« Comme tous les ans, nous respectons les grands équilibres régionaux. Avec quelques tracas. Mais nous sommes contents du tracé, qui s'inscrit dans l'histoire de la course : des passages dans le bassin minier, un départ de la métropole lilloise, un retour à Saint-Quentin Enfin, on innove avec l'étape reine sur le cap Blanc Nez. Trois ans après notre première tentative (victoire de Voeckler), nous y revenons pour la journée décisive des monts. Ce sera aussi sélectif que Cassel ou Boulogne. »

– Astana est au départ. Sur quels critères avez-vous accepté son engagement ?
« Astana a fait son ménage. On sait qu'elle n'a pas les faveurs d'ASO, mais ce problème regarde d'abord l'organisateur du Tour. En 2007, Astana n'a pas terni l'image de notre épreuve. Elle n'est impliquée dans aucune affaire en 2008. Prudhomme a même dit qu'elle reviendrait sur le Tour en 2009, à condition de ne pas faire de faute. Pour le prouver, il faut bien qu'elle coure. J'avais pris l'engagement de ne pas retenir des formations avec des coureurs “à problèmes”. J'ai d'ailleurs refusé les groupes LPR (Di Luca, Savoldelli), PVC Serramenti (Simoni) et Preti Mangini (Honchar).
En ce moment, je suis plus à l'aise avec Astana que d'autres avec Liquigas »

Propos recueillis par Frédéric RETSIN